Après une licence de philosophie, François Bott (°1935) a débuté comme journaliste à France-Soir. Il dirigea ensuite les pages littéraires de L’Express puis fonda Le Magazine littéraire en 1967. L’année suivante, il a rejoint l’équipe du journal Le Monde où il dirigea Le Monde des livres pendant une dizaine d’années et au sein duquel il a tenu une chronique d’histoire littéraire. En 1995, il a quitté le journalisme pour se consacrer à l’écriture.
Il est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages, parmi lesquels des romans et des essais littéraires.
Membre du jury du prix Roger Vailland, il est aussi collaborateur de la revue Service littéraire, dans laquelle il publie régulièrement des textes sur des écrivains [1].
Vient de paraître sous sa plume à Paris, aux Éditions de La Table Ronde, dans la collection « La petite vermillon », un recueil de textes courts intitulé Il nous est arrivé d’être jeunes – Croquis littéraires d’Aragon à Stefan Zweig dans lequel il brosse, en quelques traits et avec une belle subtilité, le portrait de 67 écrivains qu’il fait suivre de Saisons et passions de Roger Vailland, un texte tout en finesse consacré à l’auteur (1907-1965) de Drôle de jeu (1945, prix Interallié), Les Mauvais Coups (1948), Beau Masque (1954), 325 000 francs (1955), La Loi (1957, prix Goncourt) et La Fête (1960), entre autres.
Voici l’introduction qu’il donne à cette compilation de remembrances :
« Il suffit parfois de quelques pages, de quelques phrases, de quelques mots pour nous entraîner très loin, même si l’on ne quitte pas sa chaise dans les jardins du Luxembourg. Ces grands voyages immobiles figurent parmi les charmes de l’existence. Aussi, dans une époque saisie par la modernité, faut-il être résolument démodé, rétrograde même : continuer de fumer la pipe, de lire dans le métro ou les jardins publics, et d’employer l’imparfait du subjonctif – le temps le plus vieillot, le moins commode et le plus bougon de la langue française, mais si nostalgique et si sympathique sous ses grands airs !
D’Aragon à Zweig, voici quelques-uns des écrivains, des livres qui ont accompagné mes promenades dans la vie. Parfois, au détour d’une page, ils évoquent les « pourquoi » de la littérature. On écrit, peut-être, pour célébrer la présence, la beauté des choses, et conjurer l’absence des êtres. »
Sans aucun doute !
PÉTRONE
Il nous est arrivé d’être jeunes – Croquis littéraires d’Aragon à Stefan Zweig suivi de Saisons et passions de Roger Vailland par François Bott, Paris, Éditions de La Table Ronde, collection « La petite vermillon », février 2020, 263 pp. en noir et blanc au format 10,8 x 17,8 cm sous couverture brochée en couleurs, 8,10 € (prix France)
Liste des auteurs :
Louis Aragon – Le grand séducteur
Michel Bernard – France sentimentale
Antoine Blondin – Par la grâce d’Antoine
André Breton – Père et fille
Louis Calaferte – Le dernier des Mohicans
Henri Calet – Promenades dans le Paris de la Libération
Albert Camus – Sisyphe à la plage
Louis-Ferdinand Céline – Ce pâle jeune homme, trop sensible
Cioran – Le farceur métaphysique
Jean Cocteau – La dernière traversée
Joseph Conrad – Aventurier de la condition humaine
François de Cornière – Bulletin météo
Arthur Cravan – Amours éperdus
Charlotte Delbo – Alceste à Auschwitz
Joseph Delteil – Cela s’appelle des morceaux de bravoure
Michel Déon – Les éternels apprentis du changement
René Descartes – L’âge de raison
Pierre Drachline – Le misanthrope libertaire
Pierre Drieu la Rochelle – La haine de soi
Léon-Paul Fargue – Les dimanches de la vie
William Faulkner – Le gentleman du Mississipi
Ramon Fernandez – Mon père, ce héros
Francis Scott Fitzgerald – La tragédie et le charme
Gustave Flaubert – Le testament du vieux
Jean Freustié – Faut-il assassiner sa grand-mère ?
Jean Genet – Le vertige de la trahison
André Gide – Le gourou des plages
Jean Giraudoux – Le charmeur de Bellac
Remy de Gourmont – Faut-il sauver le soldat Remy ?
Roger Grenier – Bonsoir, Roger
Raymond Guérin – Littérature de boxeur
Y.N. Harari – Un vade-mecum pour voyager dans les millénaires
Ernest Hemingway – Les amours et désamours d’Ernest
Ernst Jünger – Le vieil homme dans son jardin
Joseph Kessel – Favori de la chance
La Fontaine – Éloge de la sieste
Marc Lambron – Pas de temps à perdre
Lautréamont – Le double d’Isidore
Simon Leys – Aristocrate de la pensée
André Malraux – Le romancier, le ministre et le prophète
Jules Michelet – Rêver la France
Paul Morand – L’écrivain le plus véloce de notre littérature
Roger Nimier – Coups de cœur et leçons de style
Louis Nucéra – La dernière échappée
René de Obaldia – Le galopin du quai Conti
Jean Paulhan – Le conspirateur
Jean Prévost – Romancier, boxeur et maquisard
Raymond Radiguet – Voilà comment on s’aimait dans ces années-là
Henri-Pierre Roché et Franz Hessel – Les ombres de Jules et de Jim
Maurice Sachs – La trahison comme un des beaux arts
Françoise Sagan – La revoici, la petite musique
Jean-Paul Sartre – Il nous est arrivé d’être jeunes
Marcel Schwob – Jardinier de l’imaginaire
Georges Simenon – Chez les dames japonaises
Germaine de Staël– On était bien chez Germaine
Stendhal – Le cafard des consulats
André Suarès – L’irascible amoureux de la vie
Jules Supervielle – Le grand sorcier
Anton Pavlovitch Tchekhov – L’oncle de Russie
Charles Trenet – Cartes postales de la France sentimentale
Raoul Vaneigem – Raoul le magnifique
Alexandre Vialatte – Une métaphysique des (petites) choses de la vie
Boris Vian – Un air de jazz dans le lointain
François Villon –L’éternel SDF
Léon Werth – Sur les routes de l’exode
Virginia Woolf – Sentiments à la dérive
Stefan Zweig – Que reste-t-il de nos amours ?
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Saisons et passions de Roger
Vailland