Auteure de quelques nouvelles, d’une pièce de théâtre et de deux romans [1], Anne François est une écrivaine belge née à Hasselt le 20 septembre 1958 et décédée le 24 avril 2006, à 47 ans.

Diplômée en philologie romane de l’Université catholique de Louvain et réalisatrice formée à l’INSAS, elle s’occupait d’émissions littéraires à la RTBF et avait survécu à la maladie de Hodgkin [2], contractée dans sa jeunesse.

C’est donc en connaissance de cause qu’elle place ce cancer au cœur de son remarquable roman Nu-tête qu’elle traite en trois volets concomitants : les réactions de Cécile, danseuse classique qui déclenche la maladie à l’âge de 22 ans, et celles de son oncologue, personnage trouble et troublant, ponctuées de rapports d’analyses médicales tranchant sur les angoisses et le stress de la patiente et du médecin.

Saluons l’initiative des Éditions Névrosée à Bruxelles qui rééditent l’ouvrage dans leur collection « Femmes de lettres oubliées » qui a pour ambition de ramener sur le devant de la scène littéraire des œuvres insignes, mais perdues de vue.

PÉTRONE

Nu-tête par Anne François, Bruxelles, Éditions Névrosée, collection « Femmes de lettres oubliées », novembre 2019, 134 pp. en noir et blanc au format 13,5 x 20,3 cm sous couverture brochée en couleurs, 14 €

[1] Nu-Tête, Paris, Albin Michel, 1991, prix Victor-Rossel 1991 et Prix NCR et Ce que l’image ne dit pas, Albin Michel, 1995, traitant quant à lui de l’amour d’une mère pour sa fille autiste.

[2] La maladie de Hodgkin est une forme de cancer du système lymphatique. Lors de cette maladie, on observe une prolifération anormale d’un certain type de globules blancs (les lymphocytes). Le médecin anglais Thomas Hodgkin avait déjà décrit cette maladie en 1832 et fut le premier à identifier cette forme de lymphome. (https://www.google.com/search?client=firefox-b-d&q=maladie+de+Hodgkin)