Producteur et réalisateur vidéo, Martin Mirabel est né à la fin du XXe siècle. Il vit et travaille à Paris. En 2018, il a réalisé le documentaire sur le pianiste Lucas Debargue : Tout à la musique.
Chez Actes Sud (Arles), dans la collection « Classica », il a fait paraître un essai historique intitulé Domenico Scarlatti, dans lequel il se penche sur la vie et l’œuvre du compositeur baroque et claveciniste virtuose italien, né à Naples le 26 octobre 1685 et mort à Madrid le 23 juillet 1757.
Né la même année que Georg Friedrich Haendel et Jean-Sébastien Bach, Domenico Scarlatti passe la première partie de sa vie dans le sillage et à l’ombre de son père Alessandro Scarlatti, musicien très renommé et principal promoteur de l’opéra napolitain.
Claveciniste virtuose, compositeur d’opéras, musicien de cour ou d’église, il ne parvient pas, cependant, à se fixer durablement et à faire carrière dans une des cités italiennes, férues de musique, où le mènent ses pérégrinations : Naples, Rome, Florence, Venise…
Quelques années avant la mort de son père, il s’installe au Portugal pour y devenir le maître de clavecin de Marie Barbara de Bragance, princesse royale, fille aînée du roi Jean V de Portugal, qui épousera en 1729 l’héritier de la couronne d’Espagne, futur Ferdinand VI.
Il la suit à Séville, puis à Madrid et à Aranjuez. C’est à Madrid, au service privé de la maison de Marie-Barbara, qu’il termine sa vie, ayant composé 555 sonates d’une originalité exceptionnelle et pour la plupart inédites de son vivant, qui le posent comme l’un des compositeurs majeurs à la fois de l’époque baroque et de la musique pour clavier[1].
Extrait :
« Mais qu’est-ce qu’une sonate de Scarlatti ? Un monde miniature. L’infiniment grand dans l’infiniment petit. Un télescope dans lequel on voit se mouvoir les planètes dans un univers en expansion. De la vie condensée et de la fantaisie cadenassée par les mathématiques. Des « comprimés de bonheur », comme écrivait Giono. »
Les sonates de Scarlatti ont ainsi été évoquées par le poète italien Gabriele D’Annunzio :
« Les grains ruissellent le long des gradins lisses et roses où l’eau dévale en cascatelles… Les perles se multiplient, fine grêle, roulent de tous côtés, brillent, résonnent, rebondissent, se mêlent au ruissellement. On dirait des bulles précieuses de l’eau, ou bien les gouttes de la beauté ruisselante : ce sont les sonates de Domenico Scarlatti. »
À l’instar de tous les volumes de la collection « Classica », cette biographie intimiste est en outre enrichie d’un double index, de repères bibliographiques et d’une discographie.
Table des matières :
Préface
Prologue
I. Comment devenir fils
Alessandro Scarlatti
Naples et Florence
Venise et Rome
Lisbonne
La mort du père
II. Comment devenir père
Séville
Madrid un jour
Madrid encore
Madrid toujours
La fin d’un monde
III. Comment devenir esprit
Une lignée secrète
La résurrection du clavecin
Le cas Ross
Sa Majesté le piano
555 sonates
Épilogue
Annexes
Repères chronologiques
Repères bibliographiques
Repères discographiques
Index des noms de personnes
Index des œuvres de Scarlatti
PÉTRONE
Domenico Scarlatti par Martin Mirabel, préface d’André Tubeuf, Arles, Actes Sud, collection « Classica », septembre 2019, 156 pp. en noir et blanc au format 10 x 19 cm sous couverture brochée en quadrichromie, 17 € (prix France)
Discographie sélective des œuvres de Domenico Scarlatti [2] :
Intégrales
– L’Œuvre pour clavier, Scott Ross (1988, 34 CD, Érato/Radio France)
– Sonates pour clavier, Richard Lester, clavecin & piano-forte (2001-2005, 39 CD en 7 volumes, Nimbus Records)
– Sonates pour clavier, Emilia Fadini, Ottavio Dantone, Sergio Vartolo, Marco Farolfi, Enrico Baiano, clavecin, piano-forte, orgue (1999-2012, 12 CD, Stradivarius)
– Sonates pour clavier, Pieter-Jan Belder, clavecin & piano-forte (2012, 36 CD, Brilliant Classics)
– Sonates pour clavier, Carlo Grante, Bösendorfer Imperial piano (2009-2016, 23 CD en 5 volumes, Music & Arts)
– Sonates pour clavier, interprètes divers au piano (1994-2019, 22 CD, Naxos)
Récitals au piano
– 2 sonates : sonates K.9 et 380, Dinu Lipatti, piano (20 février et 27 septembre 1947, EMI, 12 CD, Hänssler)
– 4 sonates : sonates K. 1, 87, 193 et 386, Clara Haskil, piano (1947, BBC, « Inédits Haskil »)
– 11 sonates : sonates K. 1, 35, 87, 132, 193, 247, 322, 386, 437, 515, 519, Clara Haskil, piano (octobre 1951, Westminster)
– 3 sonates : K.87, 193 et 386, Clara Haskil, piano (octobre 1951, Philips)
– The Siena Pianoforte, 6 sonates de Scarlatti (et 3 sonates de Mozart), Charles Rosen, Siena piano (1955, Counterpoint/Esoteric, Everest Records)
– 37 sonates pour piano, Vladimir Horowitz (1946 à 1981, « Intégrale des enregistrements », RCA et CBS/Sony Classical)
– 33 sonates, Christian Zacharias, piano (1979, 1981 et 1984, EMI)
– 18 sonates, Maria Tipo, piano (27-28 novembre 1987, EMI)
– 15 sonates, Ivo Pogorelich, piano (septembre 1991, DG)
– 16 sonates, Christian Zacharias, piano (1995, EMI)
– 20 sonates, Valérie Tryon, piano (18 et 28 septembre 1999, Appian Publications & Recordings)
– 14 sonates, Christian Zacharias, piano (juin 2002, MDG)
– 18 sonates, Racha Arodaky, piano (17-21 juillet 2005, Zig-Zag Territoires)
– Naples, 1685 : 17 sonates, Olivier Cavé, piano (2008, Outhere Music/Æon)
– Sonates, Alice Ader, piano (2010, Fuga Libera)
– 42 sonates, Michelangelo Carbonara, piano (12-14 mai 2009, 2 CD Brilliant Classics)
– Alexandre Tharaud joue Scarlatti (30 août/3 septembre 2010, Virgin Classics)
Récitals au pianoforte
– Sonate per cembalo, 1742, Francesco Cera, clavecin & piano-forte (7-9 mars 2000, mars 2001, octobre 2002, 3 CD, Tactus)
– Sonates, Sergio Ciomei, clavecin & piano-forte (28 février 2000, 2-3 février 2001, Challenge Classics)
– Sonates – Una nuova inventione per Maria Barbara, Aline Zylberajch, piano-forte d’après Cristofori (2005, Ambronay)
Récitals au clavecin
– Sonates pour clavecin, Wanda Landowska (1934, 1939 et 1940, EMI)
– Sonates pour clavier, Fernando Valenti (années 1950, Westminster, 3 CD, Millenium MCA Universal, réédité en 1998)
– Sonates pour clavecin, Fernando Valenti (1951-1955, 11 CD, Pristine Audio, réédité en 2006)
– 60 sonates pour clavecin, Ralph Kirkpatrick (1954, CBS, 2 CD, Urania, réédition de 54 sonates en 2004)
– Sonates pour clavecin, Luciano Sgrizzi, clavecin (1964, Accord)
– 21 sonates pour clavecin, Ralph Kirkpatrick (1966 et 1971, Archiv Produktion, rééd. 2004)
– 10 sonates, Gustav Leonhardt (1970, Deutsche Harmonia Mundi)
– 16 sonates pour clavecin, Joseph Payne (1971, Turnabout)
– Sonates pour clavecin, Blandine Verlet (1977, Philips)
– 14 sonates pour clavecin, Gustav Leonhardt (1979, Seon/Sony)
– Sonates pour clavecin, Colin Tilney, clavecin Vincenzio 1782 (août 1979, L’Oiseau-Lyre/Decca)
– Sonates pour clavecin, Trevor Pinnock (1981, CRD Records ; réédité en 1995)
– Sonates, Trevor Pinnock (1987, Archiv)
– 12 sonates, Colin Tilney (1988, Dorian)
– Les plus belles sonates, Scott Ross (1988, Érato/Radio France)
– Trente sonates, Rafael Puyana (1988, 2 CD, Harmonia Mundi ; premier disque réédité en 1994)
– 16 sonates, Ton Koopman (1988, Capriccio)
– Sonates, Andreas Staier (décembre 1990, 26-28 octobre 1991, 2 CD, Deutsche Harmonia Mundi)
– Sonates, Bob van Asperen (mai 1991, « Reflex » EMI)
– 22 sonates, Pierre Hantaï (juin 1992, Astrée)
– Fugue du chat & Sonates pour clavecin, Elaine Comparone (27-28 août 1992, Lyrichord)
– Sonates, Andreas Staier (décembre 1995, Teldec)
– Sonates inédites, Fandango, Mayako Soné (1994, Érato/Warner Classics)
– Scarlatti High and Low – 16 dernières sonates pour clavecin, Colin Tilney (1995, Music & Arts)
– 18 sonates, Eiji Hashimoto, clavecin (1996, Klavier)
– 15 sonates pour clavecin, Christophe Rousset (1998, Decca)
– 27 sonates, Kenneth Weiss (2002, Satirino)
– Sonates, Pierre Hantaï (2002, 2004, 2005, 2016, 2017, 2019, 6 CD, SACD Mirare)
– Sonates, Elaine Thornburgh (2005, 2CD, Lyrichord)
– 13 sonates pour clavecin, Nicolau de Figueiredo (mai 2001, Intrada)
– Duende (17 sonates), Skip Sempé (avec Olivier Fortin, deuxième clavecin) (2006, Paradizo)
– Essercizi per gravicembalo, Kenneth Weiss (2007, Satirino)
– Domenico Scarlatti – clavecin Migliai 1763, Aline d’Ambricourt (2012, Clavecin.com)
– Sonates & fandango, Cristiano Holtz (2016, Hortus)
– Continuum – Scarlatti & Ligeti, 12 sonates, Justin Taylor (décembre 2017, SACD Alpha)
– 16 sonates, Jean Rondeau (2018, SACD Érato)
– Zones, Lillian Gordis (juin 2019, Paraty PTY 919180)
Autres œuvres
– 17 Sinfonie, version intégrale par l’Orchestre de Chambre Les Solistes de Paris, dirigé par Henri-Claude Fantapié (1977, Adès)
– Stabat Mater, Mirella Freni, soprano ; Teresa Berganza, mezzosoprano, Orchestre de Chambre Paul Kuentz dirigé par Charles Mackerras (1976, Archiv)
– Missa, Quatuor Vocum (1994, Arion)
[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Domenico_Scarlatti
[2] Complétant celle proposée par Martin Mirabel dans son ouvrage.