Pour bien manger au pays de Simenon, de Ghelderode, de Brel, d’Arno et de Poelvoorde…

Membre de l’Académie royale (belge) de langue et de littérature françaises, romancier, auteur de nouvelles fantastiques, d’anthologies et de livres pour enfants, critique et essayiste, Jean-Baptiste Baronian (°1942) partage sa vie entre Bruxelles et Paris.

Il a travaillé durant de nombreuses années dans l’édition, notamment comme directeur de collection chez Marabout, à la Librairie des Champs-Élysées, au Livre de poche, chez Hermé, au Fleuve noir et chez NéO.

Écrivain très prolifique, il a publié une cinquantaine d’ouvrages, parmi lesquels La France fantastique de Balzac à Pierre Louÿs (Marabout, 1973), La Belgique fantastique avant et après Jean Ray (Marabout, 1975), Panorama de la littérature fantastique de langue française (Stock, 1978), Contes fantastiques complets de Théophile Gautier (NéO, 1986), Contes fantastiques complets d’Erckmann-Chatrian (NéO, 1987), La Dame et la Licorne (Réunion des musées nationaux, 2001), Une bibliothèque excentrique (Éditions des Cendres, 2002), Noir Scénar (Les Belles Lettres, 2002), Simenon, l’homme à romans (Éditions Textuel, 2002), Baudelaire (Gallimard, 2006), Verlaine (Gallimard, 2008), Rimbaud (Gallimard, 2009), Meurtre à Waterloo (Luc Pire, 2011[1]), Dans les miroirs de Rosalie (Éditions de Fallois, 2011), L’enfer d’une saison (Éditions de Fallois/L’Âge d’homme, 2013), Dictionnaire amoureux de la Belgique (Plon, 2015), Le Paris de Simenon (Éditions Alexandrines, 2017) ou encore Le petit Arménien (Pierre Guillaume de Roux, 2018).

Critique littéraire, il a signé des articles pour des hebdomadaires belges et dans les colonnes du Magazine littéraire.

Il est aussi président des Amis de Georges Simenon, association créée en 1987, établie à Bruxelles, qui publie périodiquement Les Cahiers Simenon. Il est actuellement membre du jury du Prix Nocturne.

Les recherches pour rédiger son Dictionnaire amoureux de la Belgique l’ont conduit à accumuler une riche matière sur la gastronomie et la cuisine belges qui fait l’objet de son Dictionnaire de la gastronomie et de la cuisine belges paru ces jours-ci aux Éditions du Rouergue à Rodez.

En voici la présentation de l’éditeur :

« L’immense majorité des livres sur la gastronomie et la cuisine consistent en des collections de recettes, sans rien nous dire des circonstances dans lesquelles elles ont été créées, ni de l’origine du nom qu’elles portent, à supposer qu’il y en ait une.

Avec ce dictionnaire, vagabondage sentimental et gourmand à travers les spécialités, mais aussi la littérature gastronomique et la littérature tout court, Jean-Baptiste Baronian remonte aux sources et s’emploie à démêler le vrai du faux.

La frite est- elle vraiment une invention belge ? De quelle ville les kranskens sont-ils la spécialité ? Les couques de Dinant remontent-elles au siège de la ville par Charles le Téméraire en 1466 ? Le mot estaminet est-il, comme on l’affirme, d’origine bruxelloise ? Où peut-on manger des mitraillettes ?

De A, comme Abbaye (bières d’) à Z comme Zizi Coin Coin, Jean- Baptiste Baronian livre l’inventaire délicieux et malicieux des nourritures du plat pays ! »

Extrait :

Couille de Suisse

« La couille de Suisse est une boule de pâte à pain saupoudrée de cassonade, qui était très appréciée à Bruxelles au XIXsiècle et avant la Première Guerre mondiale et que les pâtissiers actuels ne préparent qu’à l’occasion.

Le conteur, revuiste et cofondateur du Pourquoi pas ?[2] George Garnir (1868-1939), auteur du néologisme « guèstronomie », l’évoque dans certaines de ses chroniques consacrées aux mœurs bruxelloises.

Fausse pruderie mise à part, elle doit son nom au fait que sa forme ovale rappelle la culotte de peau collante que portent les gardes suisses et qui met en valeur leurs attributs virils.

Mais on ne sait trop si c’est là son nom d’origine ou s’il s’agit d’une altération triviale de couque[3] de Suisse ou de couque suisse, qu’on appelle « knoedelle » dans le pays d’Arlon.

Il ne faut pas confondre la couille de Suisse avec la couille de singe, un bonbon acidulé au goût de cerise.

Cette friandise est la base d’une liqueur du même nom (mais au pluriel) produite par la société DBB (Distribution Benoît Borsu), installée à Huy depuis 1993 et qui élabore également l’apéritif Zizi Coin Coin. »

Funny, isn’t it?

PÉTRONE

Dictionnaire de la gastronomie et de la cuisine belges par Jean-Baptiste Baronian, illustrations de Séverin Millet, Rodez, Éditions du Rouergue, octobre 2019, 352 pp. en quadrichromie au format 16,7 x 24,6 cm sous couverture brochée en couleurs et à rabats, 28 € (prix France)


[1] Dans une collection dirigée par votre serviteur.

[2] Pourquoi pas ? était un hebdomadaire francophone belge fondé en 1910 par George Garnir, Léon Souguenet et Louis Dumont-Wilden (les « trois moustiquaires »). Situé à droite, c’était un magazine politique plutôt satirique, ce qui n’excluait pas de publier en même temps des articles politiques sérieux et documentés, voire des rubriques de vulgarisation scientifique comme celles d’un spécialiste belge des fusées, Wim Dannau, dans les années soixante. Acquis par Jean-Marie Josi en 1973, Pourquoi pas ? survécut jusqu’en 1989, absorbé soudain par Le Vif/L’Express qui le saborda en huit jours. (Wikipédia)

[3] Terme générique désignant en Belgique de nombreuses sortes de viennoiseries.

Date de publication
mardi 29 octobre 2019
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