« Les marionnettes plaisent de plus en plus. Elles sont l’écologie du monde du spectacle, le retour au signe simple et évident. » (Michel de Ghelderode)

Petit-fils d’éleveur et fils d’un conservateur des eaux et forêts, polytechnicien, ancien député (1986-1994) et administrateur de l’Insee, Bruno Durieux (°1944), actuel maire de Grignan, a été ministre délégué auprès du ministre des Affaires sociales et de la Solidarité, chargé de la Santé au sein du gouvernement de Michel Rocard (du 2 octobre 1990 au 16 mai 1991), ministre délégué auprès du ministre des Affaires sociales et de l’Intégration, chargé de la Santé au sein du gouvernement d’Édith Cresson (du 16 mai 1991 au 4 avril 1992) et ministre délégué auprès du ministre de l’Industrie et du Commerce extérieur, chargé du Commerce extérieur du gouvernement de Pierre Bérégovoy (du 3 juin 1992 au 29 mars 1993).

Il a fait paraître aux Éditions de Fallois à Paris un essai passionnant intitulé Contre l’écologisme – Pour une croissance au service de l’environnement dans lequel il oppose avec brio l’écologie (une science particulièrement complexe, pluridisciplinaire, à cheval sur des matières aussi nombreuses que la physique, la chimie, la biologie, les mathématiques, les statistiques, la géographie ou la géologie) à sa récupération politique, l’écologisme, en tordant le cou à bien des lubies et des aveuglements répandus par ce dernier au sein d’un public qu’elle terrifie sciemment – et faussement – par des prophéties catastrophistes sans concrétisation.

Écoutons l’auteur :

« Si l’écologie est une science rigoureuse, l’écologisme est son contraire. C’est une idéologie de combat dressée contre l’économie de marché. Elle émerge au cours des années 1970, dans la mouvance de la gauche américaine. Les « nouvelles droites » s’y retrouvent également. Les milieux populaires la rejettent. Son hégémonie médiatique est écrasante. Pourtant, aucune de ses prophéties catastrophistes ne s’est concrétisée.

Au lieu des désastres annoncés et ressassés – famines, épuisement des ressources naturelles, disparition de la biodiversité, pénurie d’eau, etc. –, l’humanité enregistre des progrès spectaculaires (même s’il reste encore beaucoup à faire). Malgré les cinglants démentis que les faits leur opposent, les écologistes poursuivent inlassablement leur pastorale de la peur et multiplient les victoires politiques.

Ces trophées sont, en dépit des apparences, autant de périls pour la planète. Hyper-malthusianisme contemporain, l’écologisme ne voit d’autre solution pour « sauver » la planète que d’imposer la « décroissance productive » et « la frugalité heureuse ». Il récuse la croissance économique quand tout démontre qu’elle est la seule voie de salut. Les immenses réserves d’intelligence qui permettraient l’épanouissement de dix milliards d’individus risquent d’être pétrifiées. »

Un ouvrage interpellant.

PÉTRONE

Contre l’écologisme – Pour une croissance au service de l’environnement par Bruno Durieux, Paris, Éditions de Fallois, mai 2019, 264 pp. en noir et blanc au format 14 x 22 cm sous couverture brochée en couleurs, 18,50 € (prix France)

TABLE DES MATIÈRES

AVANT-PROPOS. Quel écologiste suis-je ?

I. LA RÉSISTIBLE ASCENSION DE L’ÉCOLOGISME

1. Une idéologie invasive

1970, l’envol

Victoire Culturelle

Relais inattendus

2. Un gauchisme néoréactionnaire

Parallélismes

Antagonismes

3. Un nouveau paganisme

Le problème, c’est l’homme

Religion de la société civile

II. L’ÉCOLOGISME DÉMENTI

1. Ces famines qui ne viennent pas

Obstination dans l’erreur

Révolutions vertes

2. Ces ressources naturelles qui ne s’épuisent pas

Fiascos

Ressources illimitées

3. Cette eau qui ne tarit pas

Dompter et gérer

4. Ce monde qui va de mieux en mieux

Démonstrations

L’enfant gâté de la prospérité

III. L’ÉCOLOGISME TRIOMPHANT

1. La tyrannie du principe de précaution

Défis délicats

Le père du principe de précaution

2. L’union sacrée pour le climat

Sceptiques, activistes, candides, mutants, mirobolants

Deux écueils : Trump et le GIEC

3. La retraite du nucléaire

Tchernobyl et Fukushima

Le nucléaire civil pire que le réchauffement climatique ?

Électrofascisme

Résistances

4. La sanctuarisation de la biodiversité

Extinctions massives

Homos Sapiens Predator

Anthropocène

Alibis

5. La condamnation de la salutaire génétique

Prosélytisme

Biotechnologies et éthique

La révélation de menaces cachées

Perturbateurs endocriniens

Radioactivité et nanotechnologies

IV. LA CROISSANCE PLUTÔT QUE L’ÉCOLOGISME POUR LA PLANÈTE

1. La décroissance verte est un péril écologique

La troisième révolution industrielle

Objecteurs de croissance

Gouverner la décroissance

2. Capitalisme et croissance, conditions de l’environnement

Biens communs

Hyper-malthusianisme

3. Dix milliards d’habitants sur une planète verte

Le nucléaire pour le climat

Le bel avenir des ressources naturelles

POST-SCRIPTUM

BIBLIOGRAPHIE

Date de publication
dimanche 5 mai 2019
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