Voilà que reparaît enfin (aux Éditions Le Dilettante à Paris) le réjouissant recueil de short stories intitulé Les Dupes, un petit bijou de causticité façonné par Jean Dutourd (1920-2011, prix Stendhal 1946 pour Le complexe de César, prix Interallié 1952 pour Au bon beurre), introuvable depuis longtemps.

En voici le prière d’insérer :

« Jamais réédité depuis 1959 [1], Les Dupes est l’un des meilleurs livres de Jean Dutourd et l’un de ceux par lesquels il conviendrait d’aborder son œuvre.

Trois nouvelles d’inspiration comique le composent.

Dans la première, Dutourd nous conte les trépidantes aventures d’un jeune homme qui croit qu’on se définit par ses actes : hélas pour lui, tout ce qu’il entreprend tourne toujours à l’inverse de ce qu’il désire.

La deuxième nouvelle nous montre un révolutionnaire allemand du XIX^e siècle qui s’imagine dur comme fer que le monde évoluera dans un certain sens : ses prédictions ne manquent pas de sel.

Quant à la troisième nouvelle, elle relate un bizarre tête-à-tête nocturne entre le diable et un athée. Les Dupes s’achève sur un curieux épilogue où Dutourd nous donne à lire un article furibard que la deuxième nouvelle avait inspiré à André Breton : le pape du surréalisme y fulmine admirablement.

En 1959, Les Dupes réjouit beaucoup la critique : c’est drôle, alerte et percutant ; Dutourd manie avec brio des registres fort différents.

Jean Giono clame son enthousiasme : “C’est une jubilation ! Pourquoi faut-il que ce soit si court !”

En appendice de cette édition : une lettre d’André Breton à Jean Dutourd, datée de 1955 et récemment retrouvée, qui jette une lumière vive sur les affres que l’auteur de Nadja traversait à cette époque. »

Trois pintes de bon sang !

PÉTRONE

Les Dupes par Jean Dutourd, préface de Max Bergez, Paris, Éditions Le dilettante, octobre 2018, 159 pp. en noir et blanc au format 12 x 18 cm sous couverture brochée en couleurs, 17 € (prix France)

[1] Époque où il avait été publié chez Gallimard.