Jean Thiellay est agrégé d’histoire et professeur honoraire de première supérieure. Il a publié un Lexique des religions chrétiennes aux Éditions Ellipses et le Journal d’un bourgeois de Paris à la fin de la guerre de Cent Ans chez 10/18.
Jean-Philippe Thiellay, son fils, est conseiller d’État et directeur général adjoint de l’Opéra national de Paris.
Ils ont rédigé ensemble, publié à Arles chez Actes Sud dans la fameuse collection « Classica », un essai biographique consacré à Rossini dont une nouvelle édition – la version princeps a paru en 2012 – vient d’être mise sur le marché.
Gioachino Rossini – Giovacchino Antonio Rossini pour l’état civil – est un compositeur italien né le 29 février 1792 à Pesaro (alors dans les États pontificaux) et mort le 13 novembre 1868 à Passy (Paris).
On le compte parmi les plus grands compositeurs du XIXe siècle en raison de l’importance et de la qualité de son répertoire, surtout à l’opéra : ses œuvres les plus populaires sont Le Barbier de Séville, La Cenerentola (d’après Cendrillon), La Pie voleuse, L’Italienne à Alger et Guillaume Tell. Il a aussi laissé des œuvres de musique sacrée, notamment un Stabat Mater et une Petite messe solennelle composée dans ses dernières années.
Bon vivant et gastronome à la table réputée, il a composé des pages culinaires, leur donnant le nom de ses opéras (« bouchées de la Pie voleuse », « tarte Guillaume Tell ») et baptise ses Péchés de vieillesse selon son inspiration gourmande (Hachis romantique, Petite valse à l’huile de ricin). Le « tournedos Rossini » est une recette célèbre nommée en son honneur, dont certains auteurs lui attribuent la paternité [1].
Voici ce qu’écrit notre duo de biographes :
« Gioachino Rossini a marqué son époque comme nul autre compositeur. Ses opéras écrits pour Venise, Naples, Rome et Milan n’ont jamais laissé le public froid ou indifférent ; son talent, sollicité à l’extrême par des rythmes infernaux, s’est exprimé par une invention mélodique infinie, par la qualité de l’orchestration et, surtout, par une manière inédite d’utiliser la voix humaine.
Observé, adulé, le personnage reste pourtant assez largement méconnu et a donné lieu aux interprétations les plus farfelues. Rossini, un bouffon paresseux sauvé par le talent ? Un génie blasé décidant de prendre sa retraite à l’âge de trente-sept ans ? Voire.
Par le rôle qu’il a joué à la charnière de deux mondes, entre le classicisme et le romantisme, par les innovations qu’il a imposées à ses orchestres et à ses chanteurs, Rossini a été un profond réformateur de l’art lyrique. Des réformes si profondes qu’elles n’ont été véritablement mesurées que plus d’un siècle et demi plus tard.
Cet ouvrage tente de faire le point, à la lumière de la « Rossini renaissance » [2] amorcée dans les années 1980. »
À l’instar de tous les volumes de la collection « Classica », cette biographie intimiste est en outre enrichie d’un double index, de repères bibliographiques et d’une discographie.
PÉTRONE
Rossini par Jean Thiellay & Jean-Philippe Thiellay, Arles, Actes Sud, collection « Classica », janvier 2019, 214 pp. en noir et blanc au format 10 x 19 cm sous couverture brochée en quadrichromie, 20,80 € (prix France)
Œuvres de Rossini :
Opéras
Démétrios et Polybe (composé en 1806, mais créé seulement le 18 mai 1812 au Teatro Valle de Rome)
Le Contrat de mariage (Teatro San Moisè, Venise, 3 novembre 1810)
Le Quiproquo extravagant (Teatro del Corso, Bologne, 26 octobre 1811)
L’Heureux Stratagème (Teatro San Moisè, Venise, 8 janvier 1812)
Cyrus à Babylone ou la chute de Balthazar (Teatro Communale, Ferrare, 14 mars 1812)
L’Échelle de soie (Teatro San Moisè, Venise, 9 mai 1812)
La Pierre de touche (Teatro alla Scala, Milan, 26 septembre 1812)
L’occasion fait le larron ou l’échange de la valise (Teatro San Moisè, Venise, 24 novembre 1812)
Bruschino ou le fils par hasard (Teatro San Moisè, Venise, 27 janvier 1813)
Tancrède (Gran Teatro La Fenice, Venise, 6 février 1813)
L’Italienne à Alger (Teatro San Benedetto, Venise, 22 mai 1813)
Aurélien à Palmyre (Teatro alla Scala, Milan, 26 décembre 1813)
Le Turc en Italie (Teatro alla Scala, Milan, 14 août 1814)
Sigismond (Teatro La Fenice, Venise, 26 décembre 1814)
Élisabeth, reine d’Angleterre (Teatro San Carlo, Naples, 4 octobre 1815)
Torvaldo et Dorliska (Teatro Valle, Rome, 26 décembre 1815)
Le Barbier de Séville (Teatro Argentina, Rome, 20 février 1816)
La Gazette ou le mariage par concours (Teatro Fiorentini, Naples, 26 septembre 1816)
Othello ou le Maure de Venise (Teatro Fondo, Naples, 4 décembre 1816)
Cendrillon ou la bonté triomphante (Teatro Valle, Rome, 25 janvier 1817)
La Pie voleuse (Teatro alla Scala, Milan, 31 mai 1817)
Armide (Teatro San Carlo, Naples, 11 novembre 1817)
Adélaïde de Bourgogne (Teatro Argentina, Rome, 27 décembre 1817)
Moïse en Égypte (Teatro San Carlo, Naples, 5 mars 1818)
Adina ou le calife de Bagdad (composé en 1818, mais créé seulement le 22 juin 1826 au Teatro Reale San Carlo, Lisbonne)
Richard et Zoraïde (Teatro San Carlo, Naples, 3 décembre 1818)
Hermione (Teatro San Carlo, Naples, 27 mars 1819)
Édouard et Christine (Teatro San Benedetto, Venise, 24 avril 1819)
La Dame du lac (Teatro San Carlo, Naples, 24 octobre 1819)
Bianca et Falliero ou le conseil des trois (Teatro alla Scala, Milan, 26 décembre 1819)
Mahomet II (Teatro San Carlo, Naples, 3 décembre 1820)
Mathilde de Shabran ou beauté et cœur de fer (Teatro Apollo, Rome, 24 février 1821)
Zelmire (Teatro San Carlo, Naples, 16 décembre 1822
Sémiramis Teatro de la Fenice, Venise, 3 février 1823)
Le Voyage à Reims ou l’hôtel du lys d’or (Théâtre des Italiens, Paris, 19 juin 1825)
Ivanhoé (Théâtre de l’Odéon, Paris, 15 septembre 1826)
Le Siège de Corinthe (Académie Royale de Musique, Paris, 9 octobre 1826)
Moïse et Pharaon ou le Passage de la mer Rouge (Académie Royale de Musique, Paris, 26 mars 1827)
Le Comte Ory (Académie Royale de Musique, Paris, 20 août 1828)
Guillaume Tell (Académie Royale de Musique, Paris, 3 août 1829)
Robert Bruce (Académie Royale de Musique, Paris, 3 décembre 1846)
Mélodies
Se il vuol la molinara (1801)
Dolce aurette che spirate (1810)
La mia pace io già perdei (1812)
Qual voce, quai note (1813)
Alla voce della gloria (1813)
Amore mi assisti (1814)
Il trovatore (1818)
Il carnevale di Venezia (Rome, 1821)
Beltà crudele (1821)
La pastorelle (1821)
Canzonetta spagnuola (1821)
Infelice ch’io son (1821)
Addio ai viennesi (1822)
Dall’oriente l’astro del giorno (1824)
Ridiamo, cantiamo, che tutto sen va (1824)
In giorno si bello (Londres, 1824)
Tre quartetti da camera (1827)
Les Adieux à Rome (1827)
Orage et beau temps (1829-30)
La passeggiata (Madrid, 1831)
La dichiarazione (1834)
Les Soirées musicales :
Deux nocturnes : Adieu à l’Italie (1836) et Le Départ (1836)
Nizza (1836)
L’Âme délaissée (1844)
Francesca da Rimini (1848)
Mi lagnerò tacendo (1858)
Hymnes et chœurs
Inno dell’indipendenza (Bologne, 15 avril 1815)
De l’Italie et de la France (1825)
Coro per il terzo centenario della nascita del Tasso (11 mars 1844)
Grido di esultazione riconoscente al sommo pontefice Pio IX (Bologne, 23 juillet 1846)
Coro della guardia civica di Bologna (21 juin 1848)
Inno alla pace (Florence, 26 juin 1850)
Hymne à Napoléon III et à son vaillant peuple (Paris, 1er juillet 1867)
Cantates
Il pianto d’armonia sulla morte di Orfeo (Liceo Musicale de Bologne, 11 août 1808)
La morte di Didone (composée en 1811, créée le 23 mai 1920)
Dalle quete e pallid’ombre (Venise, 1812)
Egle ed Irene (Milan, 1814)
L’aurora (Rome, novembre 1815)
Le nozze di Teti e di Peleo (Naples, 24 avril 1816)
Omaggio umiliato (Naples, 20 février 1819)
Cantata (9 mai 1819)
La riconoscenza (Naples, 27 décembre 1821)
Giunone (Naples, avant 1822)
La santa alleanza (24 novembre 1822)
Il vero omaggio (3 décembre 1822)
Omaggio pastorale (avril 1823)
Il pianto delle muse in morte di Lord Byron (9 juin 1824)
Cantata per il battesimo del figlio del banchiere Aguado (16 juillet 1827)
L’armonica cetra del nune (2 avril 1830)
Giovanna d’Arco (Paris, 1832, révision en 1852)
Cantata in onore del sommo pontefice Pio IX (Rome, 1er janvier 1847)
Musique sacrée
Laudate Dominum
Salve Regina, op. 140 n°2
Quoniam (septembre 1813)
Messa di gloria (Naples, 24 mars 1820)
Preghiera (vers 1820)
Tantum ergo (1824)
Stabat Mater (1re version : 1832, 2e version : 1841)
Trois chœurs religieux : La Foi, l’Esperance, la Charité (20 novembre 1844)
Tantum ergo (Bologne, 28 novembre 1847)
O salutaris hostia (29 novembre 1857)
Laus deo (Paris 1861)
Petite messe solennelle (1re version : 14 mars 1864, 2e version : 1867)
Musique instrumentale
Sei sonate a quattro (1804)
Sinfonia « al conventello » (1806)
Cinque duetti (pour cor, 1806)
Sinfonia (1808)
Sinfonia (1809)
Grand’overtura « obbligata a contrabasso » (1807-10)
Variazioni per clarinetto (1809)
Andante e tema con variazioni (1812)
Andante e tema con variazioni per arpa e violino (1820)
Passo doppio (1822)
Valse (1823)
Serenata (1823)
Duetto (1824)
Rendez-vous de chasse (1828)
Fantaisie (1829)
Trois marches militaires (1837)
Scherzo (1843)
Tema originale di Rossini, variato per violino da Giovacchino Giovacchini (1845)
Concerto pour basson et orchestre (ca 1845)
Marcia (1852)
Thème de Rossini suivi de deux variations et coda par Moscheles père (1860)
La corona d’Italia (1868)
Les Péchés de vieillesse
Les Péchés de vieillesse sont constitués par le recueil de différentes compositions, instrumentales et vocales, classées en quatorze volumes :
Volume I – Album italiano
Volume II – Album français
Volume III – Morceaux réservés
Volume IV – Quatre hors d’œuvres et quatre mendiants
Volume V – Album pour les enfants adolescents
Volume VI – Album pour les enfants dégourdis
Volume VII – Album de chaumière
Volume VIII – Album de château
Volume IX – Album pour piano, violon, violoncelle, harmonium et cor
Volume X – Miscellanée pour piano
Volume XI – Miscellanée de musique vocale
Volume XII – Quelques riens pour album
Volume XIII – Musique anodine
Volume XIV – Altri péchés de vieillesse
[1] Sources : https://fr.wikipedia.org/wiki/Gioachino_Rossini
[2] Depuis le début des années 1970 a eu lieu une réévaluation des nombreuses et très célèbres œuvres de Rossini, une redécouverte qui a donné lieu [dans les années 1980] à une vraie renaissance du compositeur de Pesaro. Ses chefs-d’œuvre sont revenus définitivement au répertoire des plus importants théâtres lyriques. À Pesaro est organisé chaque année le Rossini Opera Festival : des passionnés venus du monde entier viennent spécialement pour écouter les œuvres du maestro. (Idem.)