Il est détenu dans les locaux de la police et les raisons de son arrestation n’ont pas été dévoilées. Durant l’interrogatoire, il lui a été demandé de mettre à la disposition des policiers sa bande dessinée “La Pesadilla de Obi”, un ouvrage très critique à l’encontre de Teodoro Obiang Nguema qui dirige le pays depuis 40 ans.
Toujours selon ses proches, Ramón Esono s’est présenté comme militant et activiste et les policiers lui auraient signifié que les affaires politiques étaient exclusivement l’affaire des politiciens. Ils auraient ajouté que ses dessins pourraient être considérés comme diffamatoires et calomnieux à l‘égard du président de la République et que dans les pays comme la Chine ou la Corée du nord, les faits pourraient être très graves.
Le dessinateur qui vit depuis des années à Salvador au Paraguay avec sa famille s’était rendu en Guinée équatoriale depuis quelques jours pour renouveler son passeport après que l’ambassade de son pays en Espagne l’a informé
qu’il était impossible de le faire à Madrid. Esono était conscient qu’il pouvait être arrêté, selon des sources proches de l’affaire.
“La Pesadilla de Obi” a été publié en 2014 en anglais puis, un an plus tard, en espagnol. Dans cette bande dessinée, financée par l’ONG EGJustice basée aux États-Unis, Esono dénonce ce qu’il considère comme des abus du régime,
des élections frauduleuses, un partage inéquitable des richesses, la peur de parler.
Dans cet ouvrage, Esono raconte l’histoire d’un personnage inspiré de Teodoro Obiang Nguéma Mbasogo qui, un jour, se réveille et a perdu son statut de président du pays et est devenu un citoyen normal qui subit « les conséquences du régime qu’il a lui-même créé”. L’intention d’Esono était de « faire tomber le mythe de celui qui est perçu comme une sorte de Dieu en Guinée équatoriale ».
Source : http://fr.africanews.com/2017/09/18/le-caricaturiste-equato-guineen-ramon-esono-ebale-arrete-en-guinee-equatoriale