Néron De Wever Premier ministre ? C’est assurément l’une des meilleures idées qui ont jailli du trou noir politique dans lequel nous batifolons depuis 5 mois. Elle vient du ministricule VLD Guy Vanhengel, un type assurément plein de bon sens, peut-être téléguidé par De Croo père ou Verhofstadt le Saint Esprit.
Néron et ses amis font bien entendu leurs bigotes, chochotent, ergotent. Parce qu’enfin tout le monde en convient et eux avec : ce serait assez comique de voir le déconstructeur de la Belgique –delenda est, comme il dit chaque matin et chaque soir à ses enfants– dans l’obligation d’incarner ce qu’il exècre. Mais à la fin : ce type est-il oui ou non à la tête du premier parti du royaume ?
Cependant, il nous apparaît que, pour être vraiment efficace, cette nomination devrait s’accompagner d’un portefeuille épais comme celui de votre oncle Alfred : Affaires étrangères, Coopération au Développement, Défense, au minimum, en sus du « 16 ». Pour quatre raisons, comme aimait à le marteler virilement Gérard Deprez qui n’est jamais arrivé au-delà de trois :
1) Cela nous ferait des économies substantielles, là-dessus Bart, Sigfried, Jan et les autres n’y trouveront rien à redire ;
2) On en finirait enfin avec tradition de faire monter les sous-doués à la Coopération et surtout à la Défense : Agusta Coëme, Green Box Delcroix, Séraphin Lampion Flahaut, Benêt De Crem… Mazette quel tir groupé, mon général ! Et pourquoi pas Jan Jambon tant qu’on y est, avec ce Sire-pompe de Christian Laporte pour attaché de presse. Non : aujourd’hui la Muette (devenue bavarde comme un lupanar envahi par un bataillon d’étalons surchoix) exige un homme, un vrai !
3) On ne le verrait pratiquement plus si ce n’est à la télé (donc si on le veut vraiment) le Bertje, homme-sandwich caracolant, toujours entre deux avions, deux conférences de Haut Niveau, entre un discours à l’ONU et une petite visite jouissive chez le Roi (père ou fils), un saut en Afghanistan et un défilé à Kin. Dit gentiment, ça nous ferait des vacances jusqu’à sa première bourde.
4) L’initiative, enfin, ne manquerait pas de faire des émules dans ce monde perlant de jalousie. Ainsi, n’y aurait-il qu’un seul ministre socialiste par exemple, Elio Di Rupo cumulant un job de vice-Premier avec l’Intérieur (il a un de ces pifs pour déjouer les complots, l’Imperator wallon !), les Pensions (en fin de carrière, on n’est jamais mieux servi que par soi-même, vous pouvez m’en croire), le Budget (imaginez la liesse à Mons, capitale universelle de la Culture et de l’Amour) et la Justice (merci qui, camarades ?). Faites le compte : sept partenaires, sept ministères, sept bonnes raisons de boire du petit lait. Et Néron, wilfriedien, chantant la bouche en cul de poule sous toutes les latitudes qu’il aime son pays et ceux qui le dirigent…
Il n’y a pas à dire, cela sent à plein nez sa sortie de crise. Chacun aura donc à cœur de remercier le VLD qui nous sort crottés mais la tête haute du merdier dans lequel il nous avait si sottement précipités au printemps dernier.
THOR