On connaît le talent immense de la romancière et nouvelliste Corinne Hoex [1] qui est aussi une poétesse d’envergure [2] dont les textes témoignent d’une belle capacité à faire ressentir les émotions les plus sensuelles et les plus subtiles.
C’est le cas de Tango, paru chez Esperluète à Noville-sur-Mehaigne, un poème orné d’eaux-fortes de Martine Souren qui soutiennent la prouesse suggestive du texte dans lequel une femme danse le tango, dans une tension soulignée par des répétitions fidèles au rythme de la musique née à Buenos Aires :
« l’éphémère de nuit
voudrait un vêtement
qui lui tienne au corps
qui me tienne au corps
songe-t-elle encore
et pas cette robe
qui me tienne au corps
comme un tanguero
comme un torero
un conquistador
et pas cette robe
aux rubans fugaces
aux franges incertaines »
Car, comme l’a écrit l’écrivain argentin Ernesto Sábato (1911-2011), « le tango est une pensée triste qui se danse… »
PÉTRONE
Tango, poème de Corinne Hoex, gravures de Martine Souren, Noville-sur-Mehaigne, Éditions Esperluète, collection « Cahiers », novembre 2017, 20 pp. en noir et blanc au format 10,5 x 20 cm sous couverture brochée en couleurs et à rabats, 8 €
[1] Le Grand Menu, 2001, Ma robe n’est pas froissée, 2008, Décidément je t’assassine, 2010, Le Ravissement des femmes, 2012, Décollations, fantaisie en prose, 2014, Valets de nuit, 2015, Pas grave, 2015.
[2] Cendres, 2002, Contre Jour, 2009, La Nuit, la mer, 2009, Juin, 2011, N.Y., 2011, Rouge au bord du fleuve, 2012, Le Murmure de la terre, 2012, L’Autre Côté de l’ombre, 2012, Celles d’avant, 2013, Matin, 2013, Jadis vivait ici, 2015, Oripeaux, 2015, Les Mots arrachés, 2015, L’Été de la rainette, 2016.