Journaliste, traductrice de l’anglais et critique littéraire, Stéphanie des Horts est aussi une auteure prolixe de romans et de biographies : La scandaleuse histoire de Penny Parker-Jones (Ramsay, 2008), La Panthère – Le fabuleux romand de Jeanne Toussaint, joaillière des rois (JC Lattès, 2010), La splendeur des Charteris (Albin Michel, 2011), Le diable de Radcliffe Hall (Albin Michel, 2012), Le secret de Rita H. (Albin Michel, 2013), et Le bal du siècle (Albin Michel, 2015).
Chez Albin Michel encore, elle a fait paraître Pamela, une biographie aussi passionnante qu’endiablée de Pamela Beryl Digby (1920-1997), la bru de Winston Churchill (elle avait épousé le fils de celui-ci, Randolph, en 1939 avant d’en divorcer en 1945) auprès de qui elle apprit la politique tout en fréquentant les riches et puissants de ce monde.
Femme d’influence et en raison de ses nombreuses aventures amoureuses, elle est appelée par certains « la dernière grande courtisane » du XXe siècle et parfois « la grande horizontale » [1].
Frivole, ravissante, arrogante, flamboyante, Pamela a fait sienne la devise : « Choisis l’homme qui te mènera à la gloire ».
À son tableau de chasse, les Churchill, le journaliste de la radio américaine CBS Edward Murrow, le pilote automobile espagnol Alfonso de Portago, l’ambassadeur des États-Unis à Londres John Whitney, le patron de CBS William Paley, le prince pakistanais Ali Khan, le patron de la société italienne Fiat Gianni Agnelli, le crooner yankee Frank Sinatra, l’armateur grec Stávros Niárchos, l’écrivain français Maurice Druon, le riche et puissant producteur américain Leland Hayward, l’homme d’affaires français Élie de Rothschild…
Mais aussi William Averell Harriman, chef de la mission américaine à Londres avant l’entrée en guerre des États-Unis et héritier des chemins de fer Union Pacific. C’est avec la bénédiction de Winston Churchill, alors qu’elle était l’épouse de son fils, que Pamela avait eu une liaison avec ce diplomate jusqu’en 1943, quand il fut nommé ambassadeur des USA en URSS.
Elle renoue le contact avec lui en 1971 et l’épouse la même année. Elle prend alors la nationalité américaine et, grâce à son mari, commence une activité au sein du Parti démocrate. En 1992, elle participe activement à la campagne de Bill Clinton pour l’élection présidentielle et, après l’accession au pouvoir de celui-ci, est nommée ambassadrice en France, en 1993.
En 1997, alors qu’elle est toujours en poste, elle est victime d’une hémorragie cérébrale à la piscine de l’hôtel Ritz et meurt à l’hôpital américain de Neuilly.
Écoutons sa biographe :
« Ils l’ont tous désirée. Elle les a tous aimés. Les conquêtes de Pamela sont des alliances, des trophées qu’elle brandit sans crainte de choquer les cercles mondains.
Elles vont lui ouvrir les portes du pouvoir et de la diplomatie, jusqu’alors réservées aux hommes, et lui permettre d’assumer toutes ses libertés. Scandaleuse ? Intrigante ? Courtisane ? La ravissante anglaise à la réputation sulfureuse […] a emporté ses secrets. Le roman vrai d’une femme amoureuse de l’amour. »
Après avoir souligné les qualités du récit livré sur un ton enjoué non exempt d’humour et de tact (Stéphanie des Horts, née de Cournon, n’est pas aristocrate pour rien…), nous conclurons par la dédicace du livre :
« En mémoire de Pamela Churchill, où qu’elle soit, dans le lit de Dieu ou celui du Diable. »
PÉTRONE
Pamela par Stéphanie des Horts, Paris, Éditions Albin Michel, février 2017, 282 pp. en noir et blanc au format 14 x 20,5 cm sous couverture brochée en couleurs, 18 € (prix France)