Pierre Dac (1893-1975) est le créateur d’un humour qu’il a qualifié de « loufoque ». Révélé au music-hall dans les années 1920, il triomphe bientôt à la radio et crée le journal L’Os à moelle en 1938. Il bataillera sur Radio-Londres aux heures sombres et sévira plus que jamais sur les ondes de l’après-guerre avec son comparse Francis Blanche dans Signé Furax, Malheur aux barbus et Bons baisers de partout.
Francis Blanche (1921-1974) fut un humoriste tout-terrain : acteur (Les Tontons flingueurs), homme de scène et de radio (les impostures téléphoniques), chansonnier, auteur et inoubliable complice de Pierre Dac pour les feuilletons radio et les sketchs (Le Sâr Rabindranath Duval).
Furax était apparu à la radio sur la Chaîne Parisienne en 1951 avec Malheur aux barbus, mais c’est avec la diffusion sur la jeune station Europe n°1 du Boudin sacré, entre octobre 1956 et juin 1957, que Signé Furax va devenir un phénomène ; tous les jours de la semaine, à une heure de grande écoute, la France s’arrête pour savourer les aventures délirantes des détectives Black et White, de Théo Courant, du professeur Hardy-Petit et sa fille Carole, d’Asti Spumante, du commissaire Socrate et de Maurice la Grammaire, opposés à Furax et la terrible secte des Babus.
Dès septembre 1957, les duettistes Dac et Blanche reprennent du service pour une deuxième saison, La lumière qui éteint, qui durera jusqu’en juin 1958 et dont les Éditions Omnibus à Paris ont ressorti les textes, présentés et adaptés par Jacques Pessis.
Synopsis :
« Black, White et leurs amis n’en ont pas fini avec Furax et les Babus auxquels ils s’est allié et qui, dans leur projet démoniaque de domination du monde, s’apprêtent à inonder la terre de la terrible invention du professeur Mochmoch, une lumière bleue qui annihile toute volonté.
Leurs aventures les mèneront de Morzy-les-Gaillardes (Seine-et-Loire) à Yadupour, capitale du Filekistan, en passant par un atoll du Pacifique et la planète Astérix, dans l’espace infini. »
La lumière qui éteint a fait s’esclaffer la France entière et appartient à la légende de la radio.
« Je tiens Furax pour une œuvre géniale, pour la grande Iliade du siècle de l’humour », a dit en 1959 le sociologue Edgar Morin.
Par rapport au script d’origine, Jacques Pessis a éliminé les redites nécessaires au format du feuilleton ainsi que quelques allusions à l’actualité de l’époque, incompréhensibles aujourd’hui.
Ajoutons que Pierre Dac est actuellement à l’affiche du Théâtre Edgar à Paris avec Le Schmilblick !, comédie loufoque dans laquelle Jacques Pessis a réuni et mêlé, dans une pièce de théâtre, ses monologues, dialogues, aphorismes et pensées.
Du surréalisme à l’état pur !
PÉTRONE
Signé Furax – La lumière qui éteint par Pierre Dac & Francis Blanche, présentation de Jacques Pessis, Paris, Éditions Omnibus, novembre 2016, 960 pp. en noir et blanc au format 13,2 x 19,8 cm sous couverture brochée en couleurs, 28 € (prix France)