Homme de radio et de télévision, professeur, artiste plasticien, Pascal Vrebos est tout cela, mais il est aussi dramaturge (il a rédigé une trentaine de pièces de théâtre [1] dont certaines ont été jouées en Belgique, en France, en Allemagne, au Congo et aux États-Unis et ont été traduites en néerlandais, en allemand, en anglais et même en roumain).
Il a fait paraître à Marcinelle, aux Éditions du CEP, le texte de L’Accusateur ou La Comédie étranglée, un « soliloque menaçant » (c’est le sous-titre de la pièce) qui a été joué au Théâtre de Poche à Bruxelles en mai dernier.
On y voit une sorte de prophète apocalyptique prénommé Jean et qui prétend parler au nom du Créateur éternellement silencieux lancer des imprécations contre l’espèce humaine, ses fourberies, ses bassesses, son égoïsme, sa bêtise, sa méchanceté, son hypocrisie, ses fausses croyances, sa morale étriquée, ses idéologies dévastatrices, son inertie, sa haine de l’autre, sa finitude, sa crasse physique et morale, mais aussi contre l’univers tout entier, en proclamant avec force que la fin est proche, à la manière du professeur Philippulus de Tintin et l’étoile mystérieuse.
Mais si ce frère de Bardamu, l’imprécateur du Voyage au bout de la nuit, casse joyeusement la baraque, c’est malgré tout avec l’espoir ténu que le jour puisse se lever, car sa dernière phrase lancée au public est : « À vous de jouer maintenant ».
À qui perd, perd, comme disait Coluche…
PÉTRONE
L’Accusateur ou La Comédie étranglée par Pascal Vrebos, Marcinelle, Les Éditions du CEP, collection « Signatures et Théâtre », mai 2016, 58 pp. en noir et blanc au format 11 x 17,7 cm sous couverture brochée en couleurs, 8 €
[1] 23 d’entre elles ont notamment été réunies dans un ouvrage paru en 2009 aux Éditions Le Cri à Bruxelles sous le titre Œuvre théâtrale complète et nous en avions vanté les mérites à l’époque : (http://lireestunplaisir.skynetblogs.be/tag/vrebos)