Remarquable de sensibilité, d’élégance et de finesse, Célébration du Quotidien, le court essai de la poétesse et nouvelliste catholique belge Colette Nys-Mazure paru en 1997 et réédité en 2007 et 2010, vient de ressortir à nouveau, cette fois dans la collection de poche des Éditions Desclée de Brouwer à Paris.
Il s’agit, inscrite dans le sillage de Les Chansons et les Heures (1922)[1] d’une succession de lettres dans lesquelles les touches pointillistes dépeignent subtilement le quotidien de son existence de femme toute simple, d’épouse aimée, de mère aimante, d’enseignante attentive, mais aussi d’enfant orpheline à 7 ans et d’amie d’une mourante qu’elle accompagne avec douceur, des drames qui, paradoxalement, ouvrent sur la grande joie des petits bonheurs, ceux que l’on savoure et surtout que l’on partage en pleine conscience de leur fragilité et de leur beauté passagère.
Parce que la mort rôde et taraude, chaque instant de vie devient, pour autant qu’on sache y être attentif en l’examinant sous le bon angle, la prémisse et la promesse d’une victoire personnelle et collective sur le néant.
Et Colette Nys-Mazure de conclure sur une citation de l’écrivain Jean Sulivan (1913-1980) : « Ne craignez pas pour ceux que vous laissez. Votre mort en les blessant va les mettre au monde ».
Un sacré livre !
PÉTRONE
Célébration du Quotidien par Colette Nys-Mazure, préface de Gabriel Ringlet, Paris, Éditions Desclée de Brouwer, collection « Poche », octobre 2015, 174 pp. en noir et blanc au format 11,2 x 18 cm sous couverture brochée en couleurs, 7,90 € (prix France)
[1] De la poétesse auxerroise Marie Noël (1883-1967).