Daniel Guérin (1904-1988) fut un écrivain révolutionnaire français, anticolonialiste, militant de l’émancipation homosexuelle, théoricien du communisme libertaire, historien et critique d’art. Il est notamment l’auteur de Jeunesse du socialisme libertaire (1959), Essai sur la révolution sexuelle après Reich et Kinsey (1963), Sur le fascisme (1965), Rosa Luxemburg et la spontanéité révolutionnaire (1971), De l’Oncle Tom aux Panthères Noires (1973), La Révolution française et nous (1976) ou encore Homosexualité et révolution (1983).
En 2012, les Éditions La Découverte à Paris ont réédité son œuvre majeure [1], Ni Dieu ni Maître – Anthologie de l’anarchisme, un volumineux pavé – devenu un classique depuis sa première édition dans la « Petite collection Maspero » en 1970 – qui propose un choix raisonné de textes politiques et théoriques des grands noms de l’anarchisme.
En les replaçant en perspective, Daniel Guérin a retracé l’aventure d’un mouvement politique et intellectuel dont la force de contestation n’a jamais faibli depuis sa naissance au XIXe siècle. Il offre un panorama complet, sur deux siècles, de la pensée anarchiste, en restitue la richesse, et fait revivre les controverses qui l’animent.
L’auteur entend ainsi combattre le discrédit dont fut victime l’anarchisme, souvent réduit par ses détracteurs à une idéologie individualiste « réfractaire à toute forme d’organisation ».
La première partie de cette anthologie présente le travail théorique des anarchistes du XIXe siècle à travers des textes de Stirner, Proudhon, Bakounine, Guillaume et Kropotkine.
La seconde, plus historique, dresse le portrait des grandes figures du mouvement à la fin du XIXe siècle et au XXe siècle : Malatesta, Henry, Pelloutier, Voline, Makhno, Durruti. Elle met aussi en lumière le rôle intellectuel et politique des anarchistes pendant la révolution russe et la guerre d’Espagne.
Une somme philosophique qui surprendra plus d’un lecteur par sa vivacité d’esprit et son approche a-dogmatique du monde et des hommes.
Par les temps qui courent, où règne en maître la pensée polluée du politiquement correct, voici un ouvrage parfaitement rafraîchissant !
Table des matières :
Un précurseur : Max Stirner
Pierre-Joseph Proudhon
Michel Bakounine
Les premiers disciples de Bakounine
James Guillaume
Pierre Kropotkine
Errico Malatesta
Émile Henry
Les anarchistes français dans les syndicats
Les collectivités espagnoles
Voline
Nestor Makhno
Cronstadt (1921)
L’anarchisme dans la guerre d’Espagne
Durruti et la guerre libertaire
L’anarcho-syndicalisme au gouvernement
PÉTRONE
Ni Dieu ni Maître – Anthologie de l’anarchisme par Daniel Guérin, Paris, Éditions La Découverte/Poche, janvier 2012, 768 pp. en noir et blanc au format 12,5 x 19 cm sous couverture brochée monochrome à rabats, 18 € (prix France)
[1] Elle est toujours disponible en librairie à l’heure où nous écrivons ces lignes, en décembre 2015.