Née au Caire, membre du jury du Prix Femina depuis 1996, Paula Jacques est productrice sur France Inter du magazine culturel Cosmopolitaine depuis 1999. Romancière, elle est l’auteure, entre autres, de Deborah et les anges dissipés (Prix Femina 1991), Gilda Stambouli souffre et se plaint (2002) et Rachel-Rose et l’officier arabe (Prix Simenon 2006).
Elle a publié récemment chez Stock un roman passionnant intitulé Au moins, il ne pleut pas, dont voici le résumé qu’en donne l’éditeur :
« Hiver, 1959. Nous sommes au port de Haïfa. Deux adolescents, Solly et Lola Sasson, débarquent sous une pluie glacée. Deux orphelins venus d’Égypte, perdus, apeurés, qui ne savent rien du monde sur lequel ils viennent d’atterrir. Solly, le petit frère, c’est de la graine de voyou, séducteur, résolu à se tailler une place au soleil. Lola, son aînée de treize mois, rêveuse et timorée, estime que la vie dans les livres est plus intéressante que la réalité.
Où aller ? Où les portera cette nouvelle vie de déracinés ? À Wadi Salib, sur les hauteurs de Haïfa, chez deux femmes étranges, Ruthie la silencieuse et Magda la bavarde, qui vivent comme des sœurs, liées par un pacte de la mémoire : ce sont deux rescapées des camps.
Du moins, c’est ce que le lecteur va croire au début de ce roman foisonnant, humain, émouvant et provocateur à la fois. Les déportées le furent-elles vraiment ? Quel est le prix à payer pour survivre ? Et dans l’Israël des pionniers et de la coexistence difficile entre les communautés sépharade et ashkénaze, comment s’adapter, que choisir et qui être ? »
De son côté, la navigatrice Isabelle Autissier est la première femme à avoir accompli un tour du monde à la voile en solitaire et en course. Elle est l’auteur de romans, de contes et d’essais, dont Kerguelen (2006), L’Amant de Patagonie (2012), et avec Erik Orsenna : Salut au Grand Sud (2006), Passer par le nord (2014). Elle préside la fondation WWF France.
Elle a fait paraître, chez Stock également, un roman tout aussi passionnant intitulé Soudain, seuls dont voici l’accroche :
« Un couple de trentenaires partis faire le tour du monde. Une île déserte, entre la Patagonie et le cap Horn. Une nature rêvée, sauvage, qui vire au cauchemar. Un homme et une femme amoureux, qui se retrouvent, soudain, seuls. Leurs nouveaux compagnons : des manchots, des otaries, des éléphants de mer et des rats.
Comment lutter contre la faim et l’épuisement ? Et si on survit, comment revenir chez les hommes ? Un roman où l’on voyage dans des conditions extrêmes, où l’on frissonne pour ces deux Robinson modernes. »
Si nous avons choisi de recenser ensemble deux textes aussi différents, c’est parce qu’ils ont en commun de poser une question essentielle, dont la réponse suscite immanquablement dans l’opinion la polémique et les jugements les plus péremptoires : jusqu’où peut-on aller pour sauver sa peau – ici, dans un camp d’extermination ou bien au cœur d’une nature grandement hostile – et, une fois celle-ci sauvée, comment faut-il gérer le regard des autres sur des événements qu’ils ne pourraient comprendre ? Et que vaut ce regard ?
Le dépassement des limites et la situation de celles-ci – où faut-il placer les curseurs ? – se trouvent au centre d’un autre questionnement encore plus interpellant : qu’est-ce que la trahison, et où commence-t-elle ?
Bien malin qui le sait…
PÉTRONE
Au moins, il ne pleut pas par Paula Jacques, Paris, Éditions Stock, février 2015, 355 pp. en noir et blanc au format 14 x 21,5 cm sous couverture brochée et jaquette en couleurs, 20 € (prix France)
Soudain, seuls par Isabelle Autissier, Paris, Éditions Stock, mai 2015, 249 pp. en noir et blanc au format 14 x 21,5 cm sous couverture brochée et jaquette en couleurs, 18,50 € (prix France)