Chroniqueur gastronomique à la langue bien pendue – ses prestations ne sont pas passées inaperçues dans Nos enfants nous accuseront, film de Jean-Paul Jaud sur les cantines scolaires et dans Ces fromages qu’on assassine, documentaire de Joël Santoni sur la défense des AOC au lait cru, et il est aussi rédacteur en chef du magazine Marianne –, notre estimé confrère Périco Légasse, avec son « Dictionnaire impertinent de la gastronomie » paru chez François Bourin à Paris, fait œuvre plus que salutaire en rompant avec le culinairement correct pour en dénoncer les fléaux qui mettent en péril le patrimoine alimentaire français : le lobby agroalimentaire qui industrialise les campagnes pour produire de la malbouffe, la publicité qui en fait la propagande, la grande distribution qui remplit les chariots de marques « vues à la télé », la dérive intello-élitiste d’une certaine restauration, le modernisme obligatoire dicté par les modes et par les médias ainsi que les dégâts causés par les dogmes écolos ou diététiques.
Rédigé par des spécialistes éminents (Aurélien Delpirou est maître de conférences à l’Institut d’urbanisme de Paris – université Paris-Est Créteil –, Eleonora Canepari est docteure en histoire moderne de l’EHESS. Sylvain Parent est maître de conférences en histoire médiévale à l’École normale supérieure de Lyon etEmmanuelle Rosso est maître de conférences en histoire de l’art et archéologie du monde romain à l’université de Paris-4/Sorbonne, tandis qu’Aurélie Boissière est cartographe indépendante), l’« Atlas historique de Rome » paru aux Éditions Autrement à Paris propose, en une centaine de cartes, plans et infographies commentés, une véritable biographie cartographique de la capitale italienne, ville éternelle mais loin d’être immobile.
Par Martin Linden.