Déjà connu pour un fameux canular [1], Roland Lécavelé, dit Roland Dorgelès (Amiens,1885-Paris, 1973) s’engage dans l’infanterie en 1914, expérience de l’horreur absolue qu’il met en scène en 1919 dans « Les Croix de bois », un texte magistral couronné du prix Fémina. Ce roman hallucinant, qui raconte la vie – si on peut dire… – dans les tranchées de la Grande Guerre (et qui est le pendant français d’« À l’ouest, rien de nouveau » de l’écrivain allemand Erich-Maria Remarque), n’a pas pris une ride et se doit d’être remis en avant à l’occasion des fêtes commémoratives de 2014, tout comme d’ailleurs les nouvelles du « Cabaret de la Belle Femme » (1919) et le « poème d’épouvante » qu’est « Le Réveil des morts » (1923).